Le Gabon vient de revoir à la baisse, sa sanction contre la chaîne publique française «France 2», pour avoir rediffusé un documentaire critique sur le président Ali Bongo Ondimba.
Ainsi, sur décision de la Haute autorité gabonaise de la communication (HAC), le média français sera suspendu pour une période de 3 mois, contre les 12 mois préalablement décidés.
Cette décision fait suite à une «requête en révision de sa suspension », jugée «recevable», selon la HAC, qui indique avoir également été saisie par le Réseau des instances africaines de régulation sur ce dossier.
Le 23 août la HAC avait annoncé la suspension pour un an de la chaîne publique française, pour avoir rediffusé un documentaire intitulé «Le clan Bongo, une histoire française».
La production dresse un portrait peu flatteur de l’actuel président gabonais, fils d’Omar Bongo qui a dirigé le Gabon de 1967 à sa mort en 2009, et ancien pilier de la Françafrique.
Le reportage donnait en particulier la parole à l’ancien PDG de la compagnie pétrolière française Elf Aquitaine, Loïk Le Floch-Prigent, qui affirmait qu’un accord secret réservait 18% des actions d’Elf Gabon à Omar Bongo, en plus des bonus.
Il a été diffusé pour la première fois en juillet 2017, et a créé assez de remous dans le pays et «France 2» l’a rediffusé le 16 août dernier, à la veille de la fête de l’indépendance du Gabon.
La Haute autorité gabonaise de la communication avait jugé «inopportun», l’initiative la chaine française de rediffuser ce «documentaire subversif sur le Gabon».
L’institution gabonaise a estimé que la rediffusion du reportage était «répréhensible» et qu’elle portait «atteinte aux institutions de la République, à la dignité d’autrui» et est «de nature à troubler l’ordre publique».