Le président zambien Edgar Lungu vient de démettre de ses fonctions, la ministre du Développement communautaire, Emerine Kabanshi «en raison d’accusations de détournement de fonds dans son ministère», a annoncé hier mercredi, la porte-parole du gouvernement Dora Siliya.
Ce licenciement intervient alors qu’une affaire de corruption au sommet de l’Etat révélée par la presse locale, a poussé plusieurs partenaires de la Tanzanie à suspendre leur aide publique au pays. Parmi eux, figure le Royaume-Uni, qui a gelé son aide à Lusaka, «jusqu’à ce que les résultats d’un audit en cours soient connus».
Dans sa politique d’aide publique, le Royaume-Uni «applique le principe de la tolérance zéro en matière de fraude et de corruption», a indiqué en début de cette semaine, l’ambassadeur britannique à Lusaka, Fergus Cochrane-Dyet.
L’agence suédoise pour le développement international a, elle aussi, annoncé sur son site internet avoir gelé son aide sur la foi des mêmes soupçons. Il en est de même pour l’Irlande et la Finlande.
Mardi, le chef de l’Etat zambien, Edgar Lungu s’est dit «gravement préoccupé» par ces accusations et a ordonné une enquête. Depuis sa réélection en 2016, le président Lungu et son gouvernement sont régulièrement accusés de corruption et de dérive autoritaire par leurs adversaires politiques.
L’ex-ministre zambien des Affaires étrangères, Harry Kalaba, qui avait bruyamment claqué la porte du gouvernement en janvier pour dénoncer la «corruption croissante» au sein du régime, s’est réjoui sans retenue de la décision britannique.
«Je me sens soutenu pour la première fois depuis que j’ai démissionné (…). La communauté internationale redit ce que j’ai déjà dit en démissionnant», a déclaré Harry Kalaba.