L’opposant togolais, Nicodème Habia, affaibli par une grève de la faim entamée depuis le 19 septembre dernier, a pu être finalement évacué vers le Ghana voisin pour des soins médicaux, après avoir essuyé un refus de quitter son pays la semaine dernière.
Le président du parti «Les Démocrates» et membre de la coalition des 14 partis d’opposition (C14) «a été admis dans une clinique de la capitale ghanéenne depuis hier (9 octobre) car sa santé s’était dégradée. Pour le moment, il est sous surveillance médicale, il n’a pas encore reçu de soins», a confié son conseiller en communication, Achille Mensah, précisant que «c’est seulement samedi qu’il a allégé sa grève, en prenant des fruits».
L’opposant et député observait une grève de la faim illimitée devant les locaux de l’ambassade du Ghana à Lomé, pour «réclamer la libération de tous les détenus politiques du pays».
Le 2 octobre dernier, des médecins avaient voulu l’évacuer vers le Ghana car son pronostic vital était engagé, mais le convoi médical a été bloqué à la frontière entre le Togo et le Ghana, à cause d’un défaut d’autorisation de sortir du territoire togolais pour Habia.
L’ambulance a dû faire demi-tour pour finalement faire admettre l’opposant à la clinique «Biasa» à Lomé. Un peu plus tôt, un avion militaire ghanéen avait déjà atterri à l’aéroport de Lomé afin de transporter l’opposant, mais l’opération n’avait pas pu être effectuée faute de précisions sur sa «mission», avait indiqué le ministre togolais de la Sécurité, le général Yark Damehame.
Une cinquantaine de personnes croupissent toujours dans les prisons du Togo, après avoir été arrêtées lors des manifestations organisées ces derniers mois, par la coalition de l’opposition, pour demander la démission du président Faure Gnassingbé, qui a succédé à son père en 2005 et se cramponne toujours au pouvoir.