Le Malien Michel Sidibé qui dirige le programme des Nations Unies contre le Sida (ONUSIDA) va quitter de manière anticipée son poste en juin 2019, six mois avant la fin de son mandat.
Sidibé est actuellement sous le feu des critiques, après la publication d’un rapport accablant sur sa gestion d’une plainte interne pour agression sexuelle.
Le rapport en question a été produit par un Groupe d’experts indépendants chargés d’enquêter sur les accusations de harcèlement, y compris sexuel, au sein du Secrétariat de l’ONUSIDA. Ses auteurs accusent Sidibé de ne pas avoir pris «ses responsabilités face à une culture de l’impunité» et d’entretenir un «culte de la personnalité».
La Suède, important contributeur au budget de l’ONUSIDA, s’est jointe au concert de critiques des activistes. Sa ministre de la Coopération et du Développement international, Isabella Lovin, déclarait même que son pays «n’a aucune confiance» en M. Sidibe, et a réclamé sa démission.
Réuni ce mardi à Genève pour examiner ce rapport, le Conseil de coordination du Programme (CCP), sorte de Conseil d’administration de l’ONUSIDA présidé par le Royaume-Uni, a également reconnu des manquements du Malien dans la gestion de cette affaire.
Face à la critique, l’intéressé, en poste depuis 9 ans, a donc «fait part de son souhait de mettre en place un transfert de direction à l’ONUSIDA au cours de la dernière année de son mandat».
Il dit avoir «informé le Conseil d’administration (…) qu’il mettrait un terme à ses fonctions en juin 2019», rapporte la porte-parole de l’agence onusienne, Sophie Barton-Knott. Il quittera donc son poste avant la fin de son mandat, qui devrait s’achever normalement en janvier 2020.