La police sud-africaine a annoncé hier mercredi avoir émis un mandat d’arrêt contre Grace Mugabe, l’épouse de l’ex-président zimbabwéen Robert Mugabe, dans le cadre d’une affaire d’agression contre un mannequin sud-africain à Johannesburg en 2017.
L’ex première dame du Zimbabwe est accusée d’avoir frappé Gabriella Engels à l’aide d’une rallonge électrique dans un hôtel de luxe du quartier des affaires de Sandton, où séjournaient ses deux fils. Le mannequin, âgée de 20 ans, avait subi des coupures au front et à l’arrière de la tête.
Son mari qui était encore au pouvoir lors des faits, Grâce Mugabe avait pu ainsi échapper à la justice sud-africaine qui voulait l’inculper pour «coups et blessures» et a quitté le territoire sud-africain, grâce à une immunité diplomatique que lui a accordée la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane.
Cette décision avait créé un tollé tant en Afrique du Sud qu’au Zimbabwe. Des activistes avaient notamment décidé de contester cette immunité devant la justice, dénonçant à l’occasion la «culture de l’impunité».
Robert Mugabe a été évincé de la présidence du Zimbabwe en novembre 2017, après un coup de force militaire provoqué par des généraux. Ces derniers voulaient mettre fin à la spéculation selon laquelle le vieux Président allait permettre à sa femme de lui succéder après 37 ans de pouvoir.
L’ex-première dame est souvent critiquée pour ses dérives autoritaires et ses ambitions politiques à peine voilées. Elle a même été accusée d’avoir obtenu un «faux doctorat» à l’Université d’Harare en 2014. Le vice-chancelier de l’Université, soupçonné de lui avoir attribué ce diplôme, a été arrêté en février dernier, pour corruption.