Sur mot d’ordre du syndicat national des postes et télécommunications, les employés de la Poste au Tchad ont entamé une «grève sèche et illimitée» depuis mercredi dernier, pour réclamer le paiement de 7 mois d’arriérés de salaires et de meilleures conditions de travail.
Ce débrayage vient lever le voile sur la crise profonde qui secoue le service de poste au Tchad depuis 2016, où la subvention accordée par les autorités tchadiennes à cette institution a été suspendue, au nom des seize mesures d’austérité imposées par le gouvernement afin de redresser l’économie en pleine récession.
Du coup, la poste tchadienne ne dispose plus d’assez de moyens de transport pour assurer les livraisons en temps réel, et plusieurs services privés de transfert d’argent y ont disparu, diminuant ainsi drastiquement ses recettes.
«Avant, on avait le Money Gram, Express Money, le Wari et même le Mandat Express International qui vient de Paris. Tout ça c’est des petites recettes utiles. On a besoin de subvention pour relancer la poste», se plaint Derkimba Madjiri Hassan, chef de service de brigade de contrôle de la grève des agents postiers.
Les grévistes qui s’estiment «négligés» par les autorités dont ils dénoncent «la mauvaise foi», entendent poursuivre leur débrayage jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications.
La grève sèche et illimitée en cours pourrait pénaliser nombre de fonctionnaires de l’Etat, selon le président du syndicat national des postes et télécommunication Addadil Abakar, car les comptes de ces derniers sont logés dans les Centres des Chèques Postaux (CPP).
«Ils auront beaucoup de difficultés à percevoir leur salaire de ce mois de décembre», apprécie-t-il, espérant que cela poussent enfin les autorités à se décider à trouver une solution aux revendications des postiers tchadiens.