Le dossier des 130 personnes portées disparues dans le nord du Cameroun en 2014 préoccupe toujours Amnesty international, qui a réclamé ce lundi des autorités du pays, une enquête pour faire la lumière sur ces disparitions.
Dans les faits rappelés par l’ONG dans un communiqué ce 08 mars, il ressort que « les forces de sécurité camerounaises ont arrêté arbitrairement plus de 200 hommes et garçons à Magdémé et Doublé, deux villages de la région de l’Extrême-Nord, lors d’un raid violent », le 27 décembre 2014. Pendant ce raid, «huit personnes ont été tuées, dont un mineur, et plus de 70 bâtiments réduits en cendres », souligne-t-elle, précisant que c’est après cet assaut que plus de 130 villageois ont disparu.
Les autorités camerounaises avaient reconnu, à l’époque, l’arrestation de « 70 hommes seulement » et « que 25 (des gens arrêtés) sont morts durant leur première nuit de garde à vue (à la gendarmerie) », soutient Amnesty international.
En réaction, le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a accusé ce lundi plusieurs grandes ONG internationales, dont Amnesty, d’être « engagées dans une démarche de conspiration contre le Cameroun et contre les forces de défense et de sécurité ».
Le Cameroun peine encore sur le plan sécuritaire, avec une menace constante des terroristes, notamment celle de Boko Haram. Leurs attaques fréquentes avaient poussé le pays à déployer des milliers de soldats dans l’extrême-nord depuis 2014 pour mettre un terme aux attaques des jihadistes.
Lors de cette mission, plusieurs ONG avaient accusé l’armée d’exactions contre des civils. En 2015, deux femmes, soupçonnées d’être liées à Boko Haram, et leurs deux bébés, avaient été froidement abattus dans la localité de Zeleved, dans cette région.
En juillet 2018, une vidéo montrant ces exécutions avaient été diffusée sur les réseaux sociaux. Sept militaires ont ensuite été arrêtés dans cette affaire et leur procès se poursuit encore.