John Kerry, secrétaire d’Etat américain a exprimé jeudi, son inquiétude pour la Soudanaise Meriam Yahia Ibrahim Ishag, condamnée à mort pour apostasie. Il a notamment appelé les autorités soudanaises à faire preuve d’indulgence, et à entreprendre une réforme des lois du pays. « Le Soudan est engagé depuis longtemps sur un chemin « tortueux », a indiqué le secrétaire d’Etat, tout en rappelant son profond engagement pour ce pays. Selon lui, les autorités soudanaises devraient respecter le droit de Mme Ishag à exercer la religion de son choix, et la remettre en liberté. Il a également appelé le gouvernement à abroger les lois contraires à la Constitution de 2005, et à la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Pour rappel, Meriam Ishag est une jeune soudanaise musulmane de 27 ans qui avait comparu le 15 mai dernier devant un tribunal, pour avoir épousé un homme de confession chrétienne. Or selon la loi islamique en vigueur au Soudan, il est formellement interdit à une femme musulmane de se marier à un homme de religion différente, ce qui est considéré comme une apostasie, c’est-à-dire un reniement de la religion musulmane. C’est pourquoi le tribunal l’avait condamnée à la mort par pendaison, avec 100 coups de fouet.
Seulement, Mme Ishag n’est pas musulmane, ou du moins, ne se considère pas comme telle. Née d’un père musulman, qu’elle a perdu dès son enfance, elle a été élevée par sa mère de confession chrétienne orthodoxe.
Sa condamnation avait suscité la réaction de plusieurs ambassades occidentales au Soudan, de même qu’une forte mobilisation des organisations de défense des droits humains à travers le monde.
Pour l’heure, Mme Ishag est toujours détenue en prison, où elle a accouché d’une fille, il y a quelques semaines.