Au Burundi, le parlement vient d’adopter un projet loi contre la prolifération des églises, un phénomène de plus en courant qui entraîne bien souvent des conflits dans la société.
Ce projet de loi, adopté à l’unanimité, vient à point nommé tirer la sonnette d’alarme sur un phénomène apparent dans de nombreux pays africains. Il s’agit de la multiplication des confessions religieuses, notamment des églises évangéliques. Ainsi au Burundi, on estime que le nombre des églises est passé de 45 à environ 600, en l’espace de vingt ans. Une prolifération qui, loin d’être réglementée, est souvent l’œuvre d’individus lambda.
Les confessions religieuses sont souvent créées dans des objectifs précis, et usent de tous les moyens pour drainer le maximum de fidèles. S’en suivent généralement des conséquences plutôt néfastes pour la société tels que , abandons scolaires, pollution sonore, refus de recourir aux professionnels de la santé, au nom de la croyance en la guérison par la prière.
Pour les parlementaires burundais, ce phénomène a pris de l’ampleur, en raison de son aspect commercial. En effet, les responsables des nouvelles confessions cherchent souvent à créer des alliances avec des confessions étrangères, et ce dans un but lucratif.
Les autorités gouvernementales ont voulu ainsi mettre en place un cadre légal à même de réduire cette prolifération. « Il s’agit de réglementer la façon dont ces confessions religieuses exercent leurs activités pour le respect de la quiétude des citoyens », a déclaré Edouard Nduwimana, ministre burundais de l’Intérieur.
Avec ce nouveau projet de loi, la création de toute confession religieuse sera dorénavant suivie de près par les autorités. A titre d’exemple, une nouvelle confession devra être initiée par 500 fondateurs au moins, avant d’être reconnue par l’Etat. Si elle est d’origine étrangère, 1000 fondateurs sont nécessaires pour sa reconnaissance.