Après l’annulation de la loi anti-homosexualité le premier août dernier par la Cour constitutionnelle ougandaise, le retour de la loi dans les discussions au parlement est actuellement improbable.
Le 01 août dernier, la Cour constitutionnelle procédait à l’annulation de la loi réprimant l’homosexualité et les complices de sa promotion en Ouganda. En effet la loi avait été votée alors que le quorum des représentants n’était pas atteint. Au cours des jours qui suivaient la déclaration de nullité, les rues d’Entebbe, ancienne capitale ougandaise avaient vu l’affluence de manifestants pro-homosexualité.
Pour la présidente de l’Assemblée nationale la réaction ne s’est pas fait attendre. Mardi 12 août, elle annonçait le retour de la loi sur la table du parlement lors de la prochaine session. Le jour suivant, le chef de l’Etat, Yoweri Museveni, comme pris de panique, avait demandé aux députés de son parti de laisser temporairement la loi controversée. Selon certains observateurs, il aurait peur que d’autres bailleurs de fonds ferment les robinets de l’aide si nécessaire à l’Ouganda. Quelques jours après, le célèbre rappeur ougandais Bobi Wine avait été interdit d’accès en Grande Bretagne, pour des propos homophobes qu’il aurait tenus au cours d’une émission télé.
Pour rappel, la première loi anti-homosexualité entre dans l’ordonnancement juridique ougandais en 2009. Elle punissait d’une peine de prison à vie « l’homosexualité aggravée ». La rigueur était dictée par la protection des enfants, jugés vulnérables, mais aussi par la science qui conclut au sujet de l’homosexualité qu’elle est« un acte contre nature et la plupart des homosexuels sont en réalité des hétérosexuels motivés par des actes de prostitution ».
La morale africaine tardive condamnera pour longtemps encore l’homosexualité. Même si Barack Obama, l’ONU et d’autres institutions internationales s’accordent sur cette pratique et que leur influence sur les économies du Sud altère parfois notre souveraineté nationale, la nullité de cette loi anti-homosexualité est loin d’être consommée.