La procureure de la Cour Pénale Internationale (CPI), Fatou Bensouda, a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête sur les exactions commises en République Centrafricaine, pays plongé dans un conflit politico-ethnique depuis 2013.Selon elle, la liste des diverses atrocités commises dans ce pays d’Afrique Centrale est « interminable », citant entre autres : meurtres, viols, pillages, enrôlement d’enfants soldats. Autant de crimes qui ne doivent pas rester impunis, selon la procureure. L’ouverture de cette enquête a été précédée d’un examen préliminaire entamé en février dernier par la CPI.
La Centrafrique, un des pays des plus pauvres du monde, a basculé dans le conflit quand le président François Bozizé a été renversé en mars 2013 par la Séléka, un groupe rebelle à majorité musulmane. Depuis, le pays est devenu le théâtre des violences intercommunautaires opposant les rebelles Séléka à la milice d’auto-défense chrétienne anti- Balaka. Ces violences qui ont fait des milliers de victimes ont cessé actuellement, mais le pays demeure instable tant sur le plan sécuritaire que politique. Depuis la semaine dernière, la force onusienne MINUSCA se déploie dans le pays afin de le pacifier, et d’instaurer ainsi un environnement favorable à la réussite de la transition démocratique.
L’enquête que la CPI vient d’ouvrir vise aussi bien la rebellion Séléka que la milice anti-balaka. Ces deux groupes sont suspectés par Mme Bensouda d’avoir commis des crimes de guerre et crimes contre l’humanité durant le conflit.
La Cour Pénale Internationale, créée en 1998, est le premier tribunal pénal international destiné à juger les personnes accusées de crimes de guerre et contre l’humanité.De nombreuses personnalités politiques notamment africaines, ont déjà comparu devant ce tribunal pour divers graves délits commis durant les conflits sociopolitiques ou militaires.