Baptisée « Action for Transparency », l’application A4T, devrait servir désormais à combattre la corruption en Ouganda. Sa mise en place fait suite au constat d’une recrudescence du phénomène dans le pays en 2013. Ce pays, avec la corruption a vu se désagréger chaque jour son système éducatif.
«L’absence de transparence affecte notre enseignement au quotidien», déclare Douglas Buule, un enseignant d’école dans la périphérie de Kampala. On déplore le fait que les fonds alloués n’arrivent jamais à l’heure, ce qui enraye la machine administrative. De toute façon, on peut supposer qu’ils sont affectés à d’autres fins, ce qui est passible d’une peine en cas de dénonciation. Alors que trois districts du pays expérimentent déjà l’application de A4T, les promoteurs s’attendent à voir arriver les plaintes de la population.
En fait, le montant des fonds alloués sera désormais connu de toute la population et aussi les détails sur sa gestion. Ceci dit, si les Ougandais constatent des irrégularités, ils peuvent saisir Transparency International via son site ou sa page Facebook. Cette ONG, à son tour, alertera la police ou le ministère ayant déboursé les fonds pour que des mesures répressives soient prises contre l’agent responsable de la malversation.
Cette nouvelle façon de procéder investit le peuple dans le rôle de gendarme. Gerald Businge, coordonnateur du projet, a remarqué pour sa part une certaine réticence de la population qui redoute les retombées liées aux dénonciations. A ce stade, un bouclier de règles devrait peut-être être mis en place en vue de garantir la protection des informateurs et leur anonymat. L’application, sans aucun doute, est une arme qui tiendra en respect les administrateurs.Selon Gerald Businge,«quand les gens savent que ces fonctionnaires sont surveillés, ils sont moins susceptibles de gaspiller ou de détourner les deniers publics ».