Le décès vendredi d’une fillette de deux ans des suites de la fièvre hémorragique Ebola qu’elle aurait, selon toute vraisemblance, contractée en Guinée vaut au Mali de rejoindre la liste des pays touchés par l’épidémie. Les multiples occasions d’exposition que la malade a eues pendant son trajet dans le pays nourrissent la psychose d’une propagation de ce virus.
La fillette, âgée de deux ans, revenait de Kissidougou, dans le sud de la Guinée voisine, une région particulièrement touchée par le virus de la fièvre hémorragique où elle s’était rendue avec sa grand-mère. L’Organisation Mondiale de la Santé affirme dans un rapport que l’enfant présentait des symptômes de la maladie, dont un saignement du nez, pendant leur trajet au Mali. Ce trajet a fait de plus de 1 000 kilomètres, une distance parcourue en transport public qui l’a conduite à Kayes, dans l’ouest du pays où elle est décédée. L’enquête préliminaire a identifié 43 contacts proches et non protégés dont 10 personnels de santé qui sont également suivis en isolement.
Pour calmer la population, le président du Mali Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé dans une interview à Radio France International et au quotidien français Le Monde que « le Mali a tout mis en œuvre pour éviter une propagation de la maladie dans le pays ». Des « contrôles thermiques » ont déjà été mis en place. Toutefois, le Mali n’envisage pas de fermer la frontière qu’il partage avec la Guinée. Cette largesse n’est pas partagée par la Mauritanie dont le gouvernement a annoncé un renforcement des contrôles à sa frontière avec le Mali. Malgré toutes les mesures prises, la maladie continue de progresser en Afrique de l’Ouest et ailleurs dans le monde avec un total de 10 141 cas enregistrés dans 8 pays dont 4 922 mortels, selon le dernier bilan de l’OMS publié samedi dernier.