Pour une ablation de l’utérus pratiquée sur trois femmes en raison de leur statut sérologique sans leur consentement entre 2005 et 2009, la Cour suprême namibienne vient de condamner l’Etat à dédommager ces victimes.
Elles étaient séropositives, mais ceci ne justifie pas la décision de pratiquer l’ablation de l’utérus dont elles ont été victimes durant des années. En fait, trois d’entre elles ont été stérilisées parce qu’elles accouchaient au motif qu’elles étaient porteuses du VIH, mais sans leur consentement. A l’époque personne ne leur avait révélé la raison pour laquelle les autorités médicales les avaient stérilisées. Par la suite, elles avaient saisi la justice namibienne pour demander réparation.
Après plusieurs épisodes judiciaires la cour suprême a définitivement statué en faveur des plaignantes. L’arrêt a été rendu lundi en confirmant la décision des juges. L’Etat s’était pourvu en cassation au motif que l’ablation ou la ligature des trompes avaient été pratiquées avec le consentement des plaignantes. Peter Shivute, juge de la Cour suprême estime quant à lui que « le consentement des plaignantes n’étaient pas éclairé », ajoutant que «de nos jours et à notre époque, le paternalisme médical n’a plus sa place quand il s’agit d’un moment aussi important que la décision de subir ou non une stérilisation».
Cet arrêt pourra servira d’exemple aux autorités sanitaires qui s’arrogent plus d’un droit sur les patientes. D’autres dossiers sont initiés actuellement pour les mêmes raisons. Gatsi Mallet, membre du réseau pour la santé des femmes en Namibie précise que «nous avons répertorié des douzaines de cas d’autres femmes séropositives au VIH qui ont été stérilisées de force. Le gouvernement doit prendre des mesures actives pour garantir que toutes obtiennent réparation». En attendant la décision d’une autre Cour qui doit statuer sur le montant des dommages, les victimes ont formulé en instance lundi, le souhait de percevoir 1 million de rands (72 000 euros) chacune.