Les autorités françaises estiment que les deux prochaines semaines seront cruciales pour l’avenir de la lutte contre l’Ebola au Mali tandis que celles de ce pays viennent d’annoncer la première guérison sur son sol d’une personne atteinte de cette maladie.
Le Professeur Jean-François Delfraissy, coordonnateur de la task force interministérielle française contre Ebola, a annoncé la semaine dernière que « les dix à quinze prochains jours seront cruciaux pour voir si le Mali parviendra à juguler le début d’épidémie sur son territoire ». Les enjeux sont de taille. Soit l’épidémie est stoppée, soit le nombre de cas recensés devrait croître de façon exponentielle. Et les motifs d’inquiétude sont sérieux. Bien que 8 cas de malades d’Ebola seulement aient été recensés au Mali, dont sept ont abouti au décès des malades, 400 personnes sont jugées à risque pour avoir été en contact, directement ou indirectement avec un imam arrivé de Guinée le 25 octobre pour se faire soigner à la clinique Pasteur de Bamako où il est des décédé des suites de la maladie.
Pour le moment, le Professeur Delfraissy, qui revenait d’une visite à Bamako, estime que la surveillance de ces personnes à risque a été très bien réalisée. De plus, le ministre malien de la Santé a annoncé vendredi dernier en conférence de presse la guérison d’une personne atteinte de la fièvre Ebola et soignée sur le territoire malien. Et pour mieux encadrer la lutte contre le virus mortel, la Mission des Nations unies pour l’action d’urgence contre Ebola a ouvert la semaine dernière un bureau au Mali qui accuse encore une insuffisance au niveau des conditions diagnostiques de la maladie.
Le Sénégal et le Nigéria sont les seuls pays africains à avoir stoppé dans sa première phase l’épidémie d’Ebola qui a fait près de 7 000 victimes, selon un dernier bilan de l’OMS publié samedi et qui inclut des cas mortels non signalés.