Au Gabon, les travailleurs du secteur pétrolier, regroupés au sein l’ONEP (Organisation Nationale des Employés du Pétrole), ont entamé une grève illimitée lundi soir, après plusieurs semaines de négociations infructueuses avec le gouvernement.
« Le bureau national vous informe du début d’une grève générale illimitée dans toutes les entreprises du secteur pétrolier et activités connexes, à compter du lundi 1er décembre 2014 à minuit », a annoncé l’ONEP dans un communiqué. Plusieurs semaines auparavant, ce syndicat avait engagé des négociations avec le gouvernement gabonais, réclamant, entre autres, la réintégration de certains employés licenciés par les compagnies pétrolières.
Selon le secrétaire général de l’ONEP, Sylvain Mayabi Bine, ce mouvement de grève a d’ores et déjà eu des répercussions sur la production pétrolière du pays, ainsi que sur la distribution du carburant. Cependant, Total, l’une des principales compagnies pétrolières opérant dans le pays, a affirmé que la grève n’a eu aucun impact immédiat sur la production.
En tout état de cause, l’inquiétude était déjà palpable parmi la population mardi. Ainsi, à Libreville, l’on a pu observer de longues files d’attentes au niveau des stations-service, les consommateurs s’étant précipité pour s’approvisionner et faire des réserves avant que la grève ne prenne de l’ampleur. « Je prends des précautions. Il vaut mieux avoir 20 litres de carburant à la maison, au cas où la situation venait à s’empirer », a déclaré, sous couvert d’anonymat, un conducteur venu s’approvisionner dans une station d’essence de la capitale.
Dans une lettre adressée au Premier ministre, l’ONEP, qui regroupe plus de 5.000 travailleurs du secteur pétrolier, a déclaré qu’elle ne reprendrait les négociations que si le gouvernement répondait à certaines de ses revendications, notamment la suppression de certaines retenues salariales, et la révocation des dirigeants de certaines entreprises, dont STSI Boccard et Libya Oil Gabon.