Au Sénégal, le procès de Karim Wade, le fils de l’ancien président, a repris lundi devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Après plusieurs semaines de suspension, l’audience va reprendre avec l’audition des témoins. Elle sera également marquée par l’entrée en scène du nouveau procureur spécial, Cheikh Tidiane Mara, désigné le mois dernier pour remplacer Alioune Ndao démis de ses fonctions par le président de la République sénégalaise Macky Sall.
De nombreuses personnalités ont déjà été entendues par les juges dans ce procès fleuve qui a débuté depuis le 31 juillet dernier. Parmi elles, figurent sans aucun doute des proches de Karim Wade, mais aussi l’ancien sénateur Pape Diop, ou encore la notaire Me Patricia Lake Diop. Cette dernière a été interrogée sur le lien entre Karim Wade et la création de plusieurs sociétés.Plus de 70 autres témoins doivent encore comparaître à la barre. Ibrahima Aboukhalil Bourgi dit Bibo, le co-accusé de Karim Wade devrait également être présent à l’audience, selon son avocat, Me Baboucar Cissé.
Le fils de l’ancien président du Sénégal qui a occupé plusieurs postes ministériels durant le mandat de son père est poursuivi pour enrichissement illicite. Mais sa défense estime qu’il est victime d’un acharnement politique. Après le limogeage de l’ancien procureur spécial près la Crei, l’Union des magistrats du Sénégal avait réagi en dénonçant un procédé discourtois qui sent le goût d’une ingérence de l’exécutif dans ce dossier.
Lors d’une conférence de presse donnée vendredi dernier à Dakar, le ministre sénégalais de la Justice Sidiki Kaba a voulu rassurer ses compatriotes, en soulignant que l’indépendance de la justice était bel bien respectée et qu’il faut faire confiance aux juges qui font leur travail.