Amnesty International, ONG de défense de droit des droits de l’homme, dénonce dans son rapport les violences faites aux femmes en Egypte. Elle a mis particulièrement en exergue les réformes fragmentaires, les lacunes de la législation en vigueur et l’impunité criante en Egypte, qui, selon elle, favorisent la recrudescence des cas de violences sexuelles.
Intitulé « Le cercle infernal : Violences domestiques, violences publiques et violences d’Etat contre les femmes en Egypte », ce rapport est un véritable réquisitoire contre les autorités égyptiennes. « Les femmes mariées ou divorcées qui ont subi les violences physiques de leur mari ; il y a aussi 91 % des femmes égyptiennes qui sont excisées ; autre chiffre terrible et qui parle tout seul : l’Egypte compte plus de 37,3 % de femmes-filles de plus de dix ans qui sont analphabètes », voilà quelques catégories de violences dénoncées par Frances Shaely-Salinié, la responsable de la coordination Egypte chez Amnesty International. Ajoutant qu’« il reste donc beaucoup à faire pour qu’il y ait un espoir de progrès vers l’égalité homme-femme en Egypte ».
En publiant ce document, Amnesty International veut vraisemblablement mettre la pression aux députés qui seront issus des élections législatives prévues en mars et mai prochains. Au niveau du Parlement également, les hommes sont majoritaires alors que l’Egypte ne compte que 11 % de femmes cadres fonctionnaires.
Ce rapport relate aussi les violences survenant dans les foyers familiaux et particulièrement en cas de divorce, la législation égyptienne conférant tous les droits aux maris dans ce contexte. AI n’a pas omis d’évoquer les cas d’agression en public. « Nous avons depuis les manifestations de la révolution de janvier 2011 des centaines de femmes victimes d’agression sexuelle et/ou physique pendant les manifestations. Certains des agresseurs ont été interpellés, mais un seul d’entre eux a été déféré devant le tribunal », a déploré Mme Shaely-Salinié.