Le licenciement de plusieurs employés d’AREVA au Niger est minimisé par les autorités nationales, l’analysant comme une conséquence directe de la situation économique précaire de cette société d’uranium.
Selon le syndicat des miniers, environ 1180 employés d’une vingtaine d’entreprises de sous-traitance auprès des filiales du groupe nucléaire français AREVA, telles que la SOMAÏR, la COMINAK et Imouraren, ont été licenciés pour des raisons économiques.
De source officielle, les employés contraints au départ ont tenté de négocier des conditions avantageuses. Début janvier, le groupe français leur a promis deux mois de salaires, puis la proposition est montée il y a deux semaines à cinq mois et un appui à la création d’entreprise. Quant aux syndicats, ils réclament dix mois de salaires. Jusqu’a présent, les négociations sont aujourd’hui au point mort.
Les syndicalistes sont en colère, non pas en raison de la fermeture du site, mais parce qu’ils ont l’impression d’être considérés comme de simples objets. « AREVA a sillonné tout le pays, le nord notamment et sont venus nous chercher dans nos villages. Ils ont pris des jeunes de 18-20 ans, à qui ils ont promis un emploi pour 30, 40 ans », affirme un responsable syndical. Ajoutant que « l’entreprise a une responsabilité sociale à l’égard des employés dont elle ne peut se débarrasser aussi rapidement ».
Ce groupe est implanté depuis 50 ans au Niger et a su construire un partenariat durable. Le potentiel uranifère du pays est actuellement mis en valeur par quatre sociétés. AREVA en est l’opérateur et l’actionnaire principal.
Le climat social est très tendu à Niamey, puisque impacté par la décision de licenciement du groupe français et par l’inaction des autorités gouvernementales pour défendre les intérêts des travailleurs dans cette grande mine d’uranium qui a eu déjà l’année dernière des conflits revendicatifs avec ses salariés.