Selon le Dr Anne Vincent, représentante résidente du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) au Bénin, 34 % des filles âgées de moins de 18 ans et 8 % des filles de moins de 15 ans sont mariées. Des chiffres très préoccupants que cette responsable a dévoilés à l’occasion d’une conférence de presse.
Pour la patronne de l’UNICEF au Bénin, marier des enfants équivaut à violer non seulement des principes fondamentaux des droits de l’enfant mais également d’autres droits protégés par la Charte. Mme Vincent a rappelé que, selon l’éthique fondamentale de la Charte, « l’enfant occupe une place unique et privilégiée dans la société africaine et a le droit de grandir dans un environnement familial empreint de bonheur, d’amour et de compréhension ». Dans le même ordre d’idées, la représentante résidente de l’UNICEF a souligné que les besoins aussi bien physique que mentaux de l’enfant nécessitent de sauvegarder son développement physique et mental par le biais de la protection juridique de sorte à lui garantir liberté, dignité et sécurité. Sur cette base, Mme Vincent a jugé, sans ambages, que le mariage des enfants est préjudiciable dans la mesure où il s’érige en obstacle à l’éducation ou il donne lieu à divers problèmes de santé à l’instar des grossesses précoces, lesquelles augmentent les taux de mortalité maternelle et infantile. En plus, la maltraitance n’est pas rare dans le cadre des mariages d’enfants: « il arrive souvent que les enfants qui refusent de se marier ou qui choisissent leur futur conjoint contre la volonté de leurs parents soient punis, voir deviennent victimes de ‘crimes d’honneur’ commis par leur famille », a-t-elle relevé.
De l’avis de cette autorité, « les règles coutumières pour déterminer la maturité et la volonté de se marier favorisent souvent le mariage des enfants ». Toutefois, la représentante résidente de l’UNICEF n’a pas omis de lister d’autres facteurs socio-économiques à l’instar de la pauvreté ou la religion qui peuvent être à l’origine de ce type de mariages.