A l’occasion de l’exposition universelle de Milan consacrée à l’avenir alimentaire de la planète, la Commission européenne a décidé de mettre en avant les produits de la mer. Elle insiste en particulier sur le rôle que peut jouer l’aquaculture. Ce secteur peut en effet répondre à la diminution des ressources halieutiques, tout en s’inscrivant dans une politique de développement local. C’est le cas à Madagascar où une entreprise française tient une ferme de crevettes bio dans le nord-ouest du pays, à quelques heures de la ville de Diego. Une expérience partagée dans le pavillon européen à Milan.
En matière de développement, le secteur de la pêche est une activité particulièrement importante, mais de plus en plus vulnérable. La mise en œuvre de fermes d’élevage apparaît dès lors comme une alternative sérieuse avec un double avantage : cette activité permet de répondre à une partie des besoins alimentaires, mais elle peut aussi créer toute une économie locale.
L’entreprise OSO a lancé il y a quelques années une ferme de crevettes bio à Madagascar, avec un certain succès, comme l’explique Eric Bernard, directeur qualité et développement durable : « La ferme emploie à peu près jusqu’à 700 personnes, que des personnes de Madagascar et essentiellement de cette région-là. Il n’y a rien au départ, il faut bien s’en rendre compte. Et aujourd’hui il y a un village qui s’est bien développé d’environ 3 000 habitants, et qui attire du coup une autre activité de vente de fruits et légumes, de petits commerces. Il y a une micro société qui s’est développée autour de la ferme. »
Le village compte aussi un dispensaire et une école depuis deux ans qui accueille près de 400 élèves.
Cette ferme produit chaque année 1 600 tonnes de crevettes, principalement pour le marché français et européen. Mais l’aquaculture en Afrique n’en est qu’au stade embryonnaire. Ce secteur nécessite en effet des infrastructures particulières et un accompagnement exigeant de l’Etat.