Les moto-taxis kényanes connues sous le nom de « boda-boda » sont aussi populaires que dangereuses. Mal entretenues et mal pilotées, elles peuvent vous permettre d’arriver à un rendez-vous à l’heure comme vous faire atterrir aux urgences.
Mais une entreprise compte bien changer la donne au Kenya. Avec ses motos robustes et bien entretenues, ses cours de sécurité routière et de premiers secours ainsi que son système de micro-crédit, Kibo veut former des conducteurs à devenir des entrepreneurs responsables.
Au Kenya, il n’est pas rare de voir une moto 125 Cm3 de fabrication chinoise rebondir sur un bitume défoncé, transportant deux adultes en plus du chauffeur ou surchargée par des poulets ou des sacs de 25 kilos, en roulant à contre-sens sur une autoroute à trois voies.
« Les moto-taxis transportent les gens et les marchandises à un prix raisonnable, ce qui permet aux gens qui sont en bas de la pyramide de se déplacer », reconnaît Huib van de Grijspaarde, un entrepreneur et motard néerlandais de 40 ans qui a lancé le projet Kibo Africa.
Alors que le président américain Barack Obama sera à Nairobi ce week-end pour le Sommet Mondial de Entrepreneuriat, Grijspaarde, qui a prospecté d’autres pays africains avant de choisir le Kenya, espère que son initiative changera les mentalités, en transformant les conducteurs locataires de ces deux-roues de fortune en propriétaires de leur machine, au lieu de débourser chaque jour 400 shillings (3,60 euros) pour louer sa moto et réaliser un bénéfice quotidien net de 600 shillings (5,40 euros) une fois l’essence et la location déduites.
La promesse de devenir propriétaire de sa moto séduit bon nombres de locataires. C’est ce qui a poussé Grijspaarde à lancer son projet à Nairobi, financé à hauteur de « plusieurs millions d’euros » par un « petit groupe d’investisseurs néerlandais ».