Flavia Pansieri, Numéro deux du Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme basé à Genève, la responsable de l’ONU la plus haut placée à avoir été informée des abus sexuels commis par des soldats français en République centrafricaine (RCA), a démissionné pour raisons de santé, a indiqué mercredi l’ONU.
Flavia Pansieri «a démissionné et a invoqué des raisons de santé pour expliquer cette démission», a indiqué la porte-parole de l’ONU, Vannina Maestracci.
Pansieri, de nationalité italienne, avait occupé pendant une trentaine d’années divers postes à l’ONU avant d’être nommée, il y a trois ans, adjointe du Haut commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al-Hussein.
Elle avait été informée en été 2014, de viols d’enfants en RCA par Anders Kompass, un diplomate suédois travaillant pour le Haut commissariat. Celui-ci avait aussi transmis de sa propre initiative, un rapport de l’ONU sur cette affaire aux autorités françaises. Il avait été sanctionné par sa hiérarchie pour n’avoir pas respecté les procédures en vigueur. L’affaire avait finalement été révélée par le quotidien britannique The Guardian.
Devant les critiques accusant l’ONU d’avoir tardé à réagir, une commission d’enquête indépendante a été nommée le mois dernier pour évaluer la façon dont l’organisation a géré cette affaire.
Maestracci n’était pas en mesure de préciser si Pansieri avait témoigné devant cette commission qui a commencé son enquête et doit rendre ses conclusions en septembre. Les accusations de viols, qui visent notamment 14 soldats français, font également l’objet d’une enquête judiciaire en France, puisque les militaires français faisaient partie de l’opération Sangaris menée par la France en RCA et n’étaient pas sous le commandement de l’ONU.
Les enfants, âgés de 8 à 13 ans, auraient également été violés par des soldats du Tchad et de Guinée équatoriale.