La justice zimbabwéenne a inculpé mercredi un organisateur de après la traque mortelle du lion Cecil qui a suscité une vague d’indignation dans le monde, lors d’une audience où manquait à l’appel le chasseur, un riche dentiste américain.
Mis en examen pour ne « pas avoir empêché une chasse illégale », Theo Bronkhorst a été libéré contre une caution de 1.000 dollars par la juge Lindiwe Maphosa, dans l’attente de son procès le 5 août.
« La libération sous caution est accordée à condition que l’accusé pointe trois fois par semaine au commissariat, réside à son adresse actuelle et remette son passeport aux autorités » zimbabwéennes, a déclaré la magistrate.
Un autre accusé, son compatriote Honest Tyrone Ndlovu, propriétaire de la ferme où la dépouille de l’animal a été retrouvée, comparaîtra jeudi devant le même tribunal de Hwange pour avoir « autorisé une chasse illégale » sur ses terres. La police avait au départ retenu l’accusation de « braconnage » contre les deux hommes.
Grand absent de cette audience, retardée de longues heures par des consultations pour déterminer les charges, le chasseur américain Walter James Palmer avait en fait quitté le Zimbabwe bien avant que le scandale n’éclate il y a quelques jours.
Selon une source proche du dossier, il n’a passé qu’une semaine dans le pays début juillet, et c’est après son départ que les autorités du parc et défenseurs de la nature ont alerté sur la mort du lion, remarquable pour sa crinière noire, commune au lion d’Abyssinie endémique en Ethiopie mais rare en Afrique australe.
Cecil, attraction numéro un du grand parc national de Hwange jusqu’à sa mort début juillet, avait d’abord été blessé d’un tir de flèche. Le lion aurait alors été traqué par les chasseurs pendant un jour et demi et puis achevé d’un coup de fusil, selon un défenseur des animaux au Zimbabwe, Johnny Rodrigues. M. Palmer, qui a reconnu sa participation à l’expédition, n’a pas encore donné sa version précise des faits. L’expédition aurait coûté 50.000 dollars.
Interrogé, un ami de la famille Bronkhorst, Ian Ferguson, a défendu la thèse d’un accident. Theo Bronkhorst est « un grand professionnel, un gentleman et un protecteur de la nature au dessus de tout soupçon, qui élève notamment des buffles, des antilopes », a-t-il dit.
« Il ne savait même pas qu’il y avait des lions munis de colliers (émetteurs) dans le secteur, sans parler du lion Cecil. Les chercheurs communiquent très peu avec les agences de safari. Tout était parfaitement en règle », a-t-il affirmé. « C’est juste un accident terrible et très, très malheureux. Il est allé immédiatement le signaler aux autorités du parc ».