Amnesty International demande aux autorités angolaise la libération immédiate et sans condition des 15 opposant s arrêtés et placés en détention par les forces de sécurité angolaises entre le 20 et le 24 juin à Luanda, pour avoir participé à une réunion pour débattre de préoccupations liées à la politique et à la gouvernance.
«La détention prolongée des 15 militants est une parodie de justice : ils ont été arrêtés uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’association et d’expression, a déclaré Muleya Mwananyanda, directrice adjointe du programme pour l’Afrique australe à Amnesty International.
« Les autorités angolaises doivent les libérer immédiatement et sans condition, et abandonner toutes les charges retenues contre eux. »
Ils ont été inculpés le 16 septembre de préparation d’une rébellion et de tentative de coup d’État contre le président angolais. Ils encourent pour chaque inculpation une peine maximale de trois ans de prison ou d’une amende correspondante. Ils ont été inculpés avec deux autres personnes qui n’ont pas été placées en détention.
Ils n’ont été informés officiellement des charges retenues contre eux qu’après l’expiration du délai de 90 jours de détention provisoire autorisé par la loi. Ces charges sont considérées comme des atteintes à la sûreté de l’État, explique la responsable d’Amnesty.
Plusieurs membres du groupe ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur détention illégale. L’état de santé de l’un d’entre eux, Luaty Beirão qui observe depuis 36 jours une grève de la faim, reste fragile.
Amnesty International a maintes fois fait part de sa vive préoccupation au sujet du manque d’indépendance de la justice en Angola.
« Les appels répétés en faveur de leur libération n’ont pas été entendus. Ce procès sera un test crucial pour l’indépendance de la justice angolaise et l’occasion de démontrer qu’elle est impartiale et s’affranchit de l’influence du président José Eduardo dos Santos et de son gouvernement», a souligné Muleya Mwananyanda, rappelant que ces militants comparaissent devant un tribunal pour la première fois depuis leur arrestation et leur placement en détention il y a près de cinq mois, sans supervision judiciaire et sans être informés des charges retenues contre eux.
Le 27 octobre, les 15 militants ont signé une lettre publique dans laquelle ils affirment que certains d’entre eux ont été roués de coups par des gardiens de prison et soumis à d’autres mauvais traitements, et qu’ils se sont vu refuser des soins médicaux en détention.La liberté d’expression et de réunion pacifique est sévèrement restreinte en Angola depuis quelques temps.
Plusieurs personnes ayant critiqué le gouvernement du président José Eduardo dos Santos, rappelle l’ONG, ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, de détentions arbitraires et d’actes de torture.