Accueilli triomphalement ce dimanche à Bangui, la capitale de la Centrafrique, le pape François a appelé les Centrafricains à résister à la « tentation de la peur de l’autre », de ce qui « n’appartient pas à notre ethnie, à nos options politiques ou à notre confession ».
Le souverain pontife a en outre, souhaité que les élections présidentielles et législatives dont le premier tour est prévu le 27 décembre vont aider la Centrafrique à ouvrir « une nouvelle étape ».
Le pape François a de même, appelé tous ceux qui « utilisent injustement » des armes à « déposer ces instruments de mort ».
La présidente Catherine Samba-Panza a, de son côté, demandé « pardon » pour « tout le mal » commis par les Centrafricains depuis 2013. « Il revient aux filles et aux fils de ce pays de reconnaître leurs fautes et demander un pardon sincère que votre bénédiction transformera en un nouveau levain pour la reconstruction du pays », a-t-elle dit à l’adresse du Pape.
A peine arrivé à Bangui, déchirée depuis deux ans par des violences intercommunautaires, le Pape François s’est rendu dans le camp de déplacés de Saint-Sauveur, où il a formulé un message de réconciliation.
Ce camp était presque vide, fin septembre, après l’amélioration des conditions sécuritaires à Bangui. Mais fin septembre, d’intenses violences y ont éclaté faisant près de 80 morts et 400 blessés et le camp s’est à nouveau rempli. Ils sont aujourd’hui près de 4 000 personnes qui y ont trouvé refuge dans des conditions insalubres.
Comme à son habitude, le pape a fait fi des consignes de sécurité en prenant un bain de foule, s’écartant de ses gardes du corps, pour aller toucher le front des enfants, embrasser des petites filles et bénir des infirmes, avant de prendre rapidement la parole pour prononcer son message de paix, de réconciliation.
Le pape François a aussi recommandé dans son homélie « l’amour des ennemis, qui prémunit contre la tentation de la vengeance et contre la spirale de représailles sans fin », alors même que le conflit en Centrafrique est caractérisé par des représailles quasi-quotidiennes entre musulmans assimilés à l’ex-rébellion Séléka et milices anti-balaka, chrétiennes et animistes.