La vague d’expulsions touchant les immigrés ouest-africains résidant au Gabon s’est accélérée ces dernières semaines, pour atteindre plus de 1000 «clandestins» à avoir été renvoyés dans leurs pays d’origine depuis juin 2015.
L’opération étant loin d’être terminée, les autorités gabonaises invoquent la menace terroriste de Boko Haram pour expliquer ces expulsions massives, dont les victimes dénoncent « une xénophobie qui ne dit pas son nom ».
Ils sont revenus au pays (Mali) les mains vides, raconte le correspondant de La voix de l’Amérique à Bamako. Parmi les 175 Maliens expulsés du Gabon en décembre 2015, certains disent avoir été jetés en prison et maltraités par les autorités gabonaises.
Embarqués de force sur un bateau pour un long périple de deux semaines, les migrants maliens ont d’abord voyagé jusqu’au port nigérian de Calabar. Puis ils ont pris la route vers Cotonou au Bénin, avant de débarquer dans la capitale malienne, le 5 janvier 2016 via Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.
«Je n’ai rien amené. C’est dans la rue que j’ai été arrêté et expulsé», raconte un Malien qui a tout laissé derrière lui. Son compatriote qui a fait le même voyage est encore sous le choc: «L’expulsion n’est pas un problème. C’est la façon d’expulser qui pose problème.»
Bala Bagayogo affirme, lui, être né et grandi au Gabon. Accusé de posséder de faux papiers, il a été jeté en prison pendant une année, avant d’être expulsé. «J’ai ma famille là-bas. Mon père est au Gabon, ma mère est au Gabon. Mes petits frères sont là bas», clame-t-il.
Qu’ils soient Maliens, Nigérians, Béninois, Burkinabè, ou Sénégalais, ils sont nombreux à se plaindre du sort qui leur a été réservé par les autorités de Libreville.