Le gouvernement zimbabwéen a démenti jeudi 14 janvier des informations sur la mort du président Robert Mugabe, 91 ans, actuellement en Asie.
« Le président va bien », titrait le quotidien gouvernemental Herald. « Vous ne pouvez pas douter qu’il y aura des rumeurs sur la mort du président chaque année en janvier », déclare le porte-parole du gouvernement George Charamba, cité par le journal.
Chaque début d’année, le président Mugabe, au pouvoir depuis 1980, prend des vacances à l’étranger, et chaque année des rumeurs resurgissent sur les réseaux sociaux sur son hospitalisation, voire son décès.
Selon le Herald, Mugabe, le plus vieux chef d’Etat en exercice dans le monde, est cette année « en Extrême-Orient ». M. Charamba accuse le site Internet indépendant ZimEye d’avoir propagé la rumeur : « C’est la façon dont ce site cherche à améliorer sa fréquentation pour se faire de l’argent sale », dit-il dans le Herald.
Le site affirmait que M. Mugabe était décédé à Singapour. En 2011, Wikileaks avait dévoilé un télégramme diplomatique américain datant de 2008, affirmant à l’époque que le président zimbabwéen souffrait d’un cancer de la prostate et n’avait plus que cinq ans à vivre.
Ces derniers mois, Robert Mugabe a montré ces derniers mois des signes de faiblesse inhabituels. En septembre, il a lu pendant 25 minutes un discours mot pour mot identique à celui qu’il avait prononcé un mois plus tôt, manifestement sans s’en apercevoir. Il a également trébuché par deux fois, lors de récentes sorties publiques.
Ces signaux ont alimenté les divisions et lancé la bataille au sein du parti au pouvoir autour de la succession de l’inamovible président qui s’est toujours refusé à désigner un successeur.
En plus de trois décennies de pouvoir, Robert Mugabe est peu à peu passé du statut de héros de l’indépendance et chouchou de l’Occident à celui de despote et paria sur la scène internationale.
Sous sa férule, le Zimbabwe s’est terriblement appauvri dans les années 2000. Des centaines de milliers, voire des millions, de ses concitoyens ont émigré en Afrique du Sud et, à la suite d’une hyper-inflation, le Zimbabwe a supprimé sa propre monnaie pour utiliser désormais le dollar américain.