Déjà condamnée à 20 ans de prison en 2015 par la justice ivoirienne pour atteinte à l’autorité de l’Etat, l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo a comparu une nouvelle fois, ce mardi matin, devant la cour d’Assises d’Abidjan.
Simone Gbagbo est jugée pour «crime contre l’humanité». Cependant, son procès est boycotté par les organisations de défense des droits de l’homme, notamment la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits de l’Homme (MIDH), dénoncent leur marginalisation dans la procédure alors qu’elles disent représenter «près de 250 victimes».
Simone Gbagbo, 66 ans, est l’objet de lourdes charges. Elle est accusée de «crimes contre l’humanité», «crimes contre les prisonniers de guerre» et «crimes contre les populations civiles», commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011 qui aurait fait près de 3.000 morts en cinq mois.
Ce nouveau procès devrait durer un mois, et verra la participation « de 25 témoins de l’accusation ». L’épouse de Laurent Gbagbo est actuellement incarcérée à Abidjan. En mars dernier, elle avait été condamnée à 20 ans de réclusion pour « atteinte à la sûreté de l’État», une condamnation rendue définitive le 26 mai dernier, lorsque la Cour de cassation a rejeté son pourvoi près cette cour.
« Nos avocats n’ont pas eu accès à toutes les étapes de la procédure. Sur quelle base vont-ils donc défendre leurs dossiers ? », S’interroge Pierre Kouamé Adjoumani, président de la LIDHO. Avant d’ajouter : « Cela ne servira à rien d’aller faire de la simulation ».
Cependant, maitre Affousiata Bamba Lamine, porte-parole du gouvernement ivoirien, demande de « laisser la justice faire son travail ».
D’ailleurs, elle estime que « cette mise en accusation prouve que certains éléments du dossier font apparaître une implication de madame Simone Gbagbo ».