Un fonds d’indemnisation sera mis sur pied au Tchad, pour indemniser toutes les victimes de l’ex-président tchadien, Hissène Habré.
Les avocats des victimes du président Habré ont manifesté leur joie au cours d’une conférence de presse, après la condamnation de l’ancien dictateur Tchadien, à la prison à vie par les chambres africaines extraordinaires qui vont à présent, tenir des audiences dédiées aux réparations des victimes de ces violences.
« Aujourd’hui est un jour de justice, historique et important pour les victimes de Habré, pour le Tchad et pour l’Afrique et le monde entier», s’est réjoui Me Jacqueline Moudeina.
En effet selon l’avocat des victimes de Habré, le jugement rendu lundi 30 mai, qui condamne à la perpétuité, l’ancien président tchadien, marque un tournant pour la justice internationale et un immense soulagement pour les dizaines de milliers de victimes qui attendaient ce jour depuis plus de 25 ans.
« Ce verdict est une victoire pour les victimes qui se sont battues sans relâche pour qu’Hissène Habré réponde devant la justice de ses crimes relevant du droit international. Il démontre que lorsqu’ils en ont la volonté politique, les États peuvent collaborer efficacement pour mettre un terme à l’impunité dans les situations les plus enlisées », a-t-elle déclaré.
Même si Hissène Habré a le droit d’interjeter appel de sa condamnation, il convient, selon Me Assane Dioma Ndiaye, d’allouer des ressources suffisantes aux Chambres africaines extraordinaires afin qu’elles puissent aller au bout de cette affaire, en toute efficacité.
Selon Me Ndiaye les Chambres africaines vont mener des audiences dédiées aux réparations et mettre sur pied un Fonds d’indemnisation au profit de toutes les victimes, qu’elles aient ou non pris part à la procédure.
Ce Fonds doit bénéficier de ressources et d’autres formes de soutien, y compris de la part de l’Union africaine (UA), a suggéré Me Jacqueline Moudeina.
A signaler qu’à l’issue d’un procès ouvert en juillet dernier, les Chambres africaines extraordinaires à Dakar ont condamné Hissène Habré à la réclusion à perpétuité après qu’il a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture commis au Tchad entre 1982 et 1990. Les Chambres ont rejeté la saisie de ses avoirs gelés durant le procès.