La grippe aviaire qui a réapparu le 22 mai dernier au Cameroun, continue se faire entendre dans ce pays notamment dans la région ouest, où le nombre de identifiés, ne cesse de se multiplier.
Selon les autorités sanitaires, deux nouveaux foyers de grippe aviaire ont été découverts dans des fermes de Bafoussam et Bayangam, dans la région de l’Ouest. Des poulets morts et potentiellement porteurs du virus, ont également été signalés dans la même région à Baleng.
Cette région joue un rôle capital dans la production de volaille du pays, et de la sous-région centre-africaine. En effet, près de 80% de la production camerounaise de volailles et d’œufs proviennent de cette zone ; une production qui couvre 60% de la demande de la sous-région, pour un investissement direct de 70 milliards FCFA, selon des chiffres de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC).
Dans l’optique d’éviter une propagation de l’épizootie, le gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, a ordonné l’abattage systématique suivi de l’incinération des cheptels dans les foyers atteints. A cette mesure, s’ajoute l’interdiction, jusqu’à nouvel ordre, de tout mouvement de volailles et de produits de volaille dans les départements touchés.
Des mesures qui, selon certains acteurs du secteur avicole, pourraient porter préjudice à la production et au commerce de la volaille. Ces derniers dénoncent une « légèreté » du gouvernement dans la gestion de la crise. «De façon générale, on observe que l’activité est paralysée et qu’il existe un flou total au niveau de l’application de la loi. Il est fondé de se poser la question de savoir à qui profite le crime», analyse Bernard Njonga, ex-président de l’ACDIC.