L’Association des journalistes du Burkina (AJB) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) ont dénoncé jeudi dans un communiqué conjoint, «les tentatives d’embrigadement des médias publics par le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré».
L’indignation de ces associations professionnelles de la Presse, est née de la récente «injonction du gouvernement» à la RTB, la télévision publique nationale, de classer les audiences du Chef de l’Etat et l’actualité de la Primature, le siège du Premier ministre, et celle du Parlement, en ouverture de leurs éditions de journal d’information.
Ainsi, les deux syndicats des journalistes «exigent du ministre en charge de la Communication, Rémi Fulgance Dandjinou et du gouvernement, de mettre fin à leurs immixtions dans le traitement de l’information dans les médias publics», lit-on dans leur déclaration conjointe.
«On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. On ne peut pas vouloir rentrer dans l’avion présidentiel et venir être celui qui va dénigrer le travail qui est fait par le gouvernement », a pour sa part, déclaré le ministre de la Communication, également porte-parole du gouvernement, interrogé à ce propos sur la télévision publique, le 17 juin dernier.
Pour l’AJB et le SYNATIC, « cette intrusion du gouvernement la gestion des informations, expose, par ailleurs, les travailleurs des médias publics à la vindicte populaire lors de la couverture des manifestations publiques ».
Accusée de partialité en faveur du régime du président Compaoré, chassé par la rue en octobre 29014, la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) a été la cible des manifestations anti-Compaoré lors du soulèvement. Une partie du matériel et des locaux ont été saccagés empêchant la télévision d’émettre pendant plusieurs jours. Certains de ses agents avaient été violentés.