Solo Krummah, un des leaders du principal parti d’opposition en Gambie, a rendu l’âme «en détention» en début de cette semaine à Banjul, la capitale gambienne.
Selon l’UDP, Solo Krummah avait été arrêté le 9 mai avec 14 personnes lors d’un rassemblement en faveur des réformes électorales. Il est décédé dans un hôpital de Banjul, où il avait été admis le 8 août, après avoir subi une opération chirurgicale dont on ignore la nature. «Sa famille n’avait autorisé aucune intervention», précise le parti. Ce lundi, les Etats-Unis ont fait part de leur préoccupation après la mort en prison de cet opposant.
«Les Etats-Unis sont vivement préoccupés par la mort de Solo Krummah et inquiets des informations de mauvais traitements et de torture contre les personnalités de l’opposition en détention», a déclaré le département d’Etat américain.
Son porte-parole, Mark Toner, a d’ailleurs appelé à l’ouverture d’«une enquête indépendante sur toutes les allégations crédibles de torture et de mauvais traitements». Il demande aussi à la Gambie de libérer tous les prisonniers politiques et de cesser la répression à l’encontre de l’opposition.
Les manifestations contre le Président Yahya Jammeh, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en 1994, sont rares en Gambie à l’approche des élections présidentielles prévues en décembre prochain.
Une cinquantaine de manifestants, dont Ousainu Darboe, chef de file du PDU, ont été arrêtés en avril et en mai derniers. Onze militants de l’opposition ont été par ailleurs, condamnés en juillet 2016, à des peines allant de l’amende à trois ans de prison.
Un autre membre du PDU, Solo Sandeng, avait déjà trouvé la mort en détention en avril 2016, après avoir été arrêté à l’issue d’une manifestation. Selon le PDU, Solo Sandeng est mort sous la torture, ce que dément le Gouvernement.