Les secteurs de la santé et de l’éducation au Tchad, sont à nouveau paralysés depuis ce lundi, par une nouvelle grève de trois jours, observée à l’appel de l’Union des Syndicats du Tchad (UST), en protestation contre les mesures d’austérité annoncées par le gouvernement.
Le plus affecté par ce nouveau déblayage, est le secteur de la santé dont les prestations, déjà insuffisantes, doit encore composer avec seulement un service minimum. « Par acquis de conscience, nous assurons uniquement le minimum aux urgences », a indiqué un infirmier au service des urgences de l’hôpital général de la capitale N’Djamena.
Il n’en est pas moins du côté de l’éducation, où depuis le 15 septembre, date de la rentrée scolaire au Tchad, élèves et étudiants ont empêché la tenue des cours dans les établissements publics de l’ensemble du pays. Collèges, lycées publics et universités sont donc restés fermés, de nombreux enseignants réclamant le paiement d’arriérés de salaires.
Ce lundi, les responsables syndicales ont demandé au corps enseignant et aux étudiants des établissements privés, jusque-là restés à l’écart des contestations, à rejoindre le mouvement, afin de faire front unique face au gouvernement.
«Les établissements privés supérieurs sont priés de suspendre les cours sur toute l’étendue du territoire à partir de lundi jusqu’à mercredi », pouvait-on lire dans un communiqué de l’Association tchadienne des institutions privées d’enseignement supérieur.
L’UST avertit le gouvernement que « s’il met en application sa décision qui consiste à réduire de 80% les indemnités et primes des agents de l’Etat, il négociera avec tous les travailleurs dans la rue ». Etudiants et fonctionnaires protestent contre les 16 mesures d’austérité prises en conseil extraordinaire des ministres début septembre, moins d’un mois après l’investiture du président Idriss Deby Itno pour un cinquième mandat.