A la date du 5 juin 1981, le Centre de contrôle des maladies d’Atlanta faisait état d’une pneumonie rare. C’était alors le commencement du SIDA, qui, trois décennies après, a fait près de 30 millions de victimes sur la planète. A l’occasion, l’ONUSIDA a rédigé un rapport intitulé « Déjà 30 ans de SIDA : les nations à la croisée des chemins », lequel parle notamment de l’insuffisance actuelle des fonds pour la lutte contre le SIDA.
L’histoire du SIDA peut être découpée en plusieurs parties. A son apparition, il s’agissait d’abord d’identifier sa cause, chose qui a été faite en 1983. Après cela a commencé un grand travail de recherche scientifique pour la mise au point d’un traitement et, en parallèle, de conscientisation, d’information et de lutte contre la discrimination, période qui s’est étendu, dans ses moments les plus intenses, jusqu’au milieu des années 90. De cette époque à nos jours s’est principalement posé la question de la prise en charge des malades, les moyens de médication permettant de sauver leurs vies étant disponibles. Ce qui aboutit, notamment, à la création d’un Fonds Mondial de Lutte contre le Sida en 2001.
Grâce à cet instrument de solidarité internationale, selon le rapport de l’ONUSIDA, 6,6 millions de vies ont été épargnées entre 2002 et 2010, le taux annuel de nouvelles infections a diminué de 25 % entre 2001 et 2009 et, actuellement, 22 fois plus de séropositifs, soit 6,6 millions, ont accès aux antirétroviraux dans les pays en développement. Néanmoins, 9 millions de personnes dans la même situation sont en attente de traitement. De même, l’ONUSIDA vise, d’ici 2015, un accès universel aux traitements, une initiative qui permettrait de prévenir 12 millions de contaminations supplémentaires et d’éviter 7,4 millions de décès d’ici 2020 mais dont la réalisation reviendrait à 22 milliards de dollars américains, soit 6 milliards de plus que la contribution actuelle. Un effort que les pays donateurs, de loin moins concernés que les pays en développement par la maladie, auront difficile à fournir.