Contre toute attente, l’ancienne première dame ivoirienne, Simone Gbagbo a été acquittée ce mardi, par le tribunal d’Abidjan, dans son procès pour crimes contre l’humanité.
«Le jury, à la majorité, déclare Simone Gbagbo non coupable des crimes qui lui sont reprochés, prononce son acquittement et ordonne qu’elle soit remise immédiatement en liberté si elle n’est pas retenue pour d’autres causes», a déclaré hier mardi, le juge Kouadjo Boiqui, président de la Cour d’assises d’Abidjan.
Cette Cour jugeait Simone Gbagbo depuis près de dix mois, pour crimes contre l’humanité lors de la crise post-électorale 2010-2011. Le procureur général du tribunal d’Abidjan avait requis la prison à vie contre l’ex-Première dame.
Ce mardi, Mme Gbagbo était une nouvelle fois absente à son procès. Sa dernière apparition dans le box des accusés remonte à fin novembre 2016. Elle et ses avocats avaient décidé de boycotter les audiences, en protestation contre le «refus» de la Cour, d’auditionner en qualité de témoins, de hauts cadres actuels du pouvoir ivoirien.
Mme Gbagbo est jugée pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier d’Abidjan favorable à Alassane Ouattara, rival de son mari Laurent Gbagbo à la présidentielle de novembre 2010.
Elle est également accusée pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime.
Ces crimes ont été commis lors de la crise qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays, après le refus de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire électorale de son rival Alassane Ouattara. Simone Gbagbo purge déjà une peine de 20 ans de prison pour «atteinte à la sûreté de l’Etat», prononcée en 2015.