La Haute cour de justice burkinabé a annoncé que l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré et les ministres de son dernier gouvernement, seront jugés le 27 avril prochain à Ouagadougou.
Ils devront répondre de leur implication présumée dans la répression de l’insurrection populaire d’octobre 2014, qui a conduit à la chute du régime Compaoré.
«La Haute Cour de Justice va statuer sur le dossier de l’insurrection populaire, le jeudi 27 avril (…) dans la salle d’audience du Tribunal de grande instance de Ouagadougou», précise un communiqué du Parquet général ce lundi.
Selon le texte, les membres du dernier gouvernement du Premier ministre Beyon Luc Adolphe Tiao, y compris l’ancien président Blaise Compaoré qui était aussi ministre de la Défense, sont poursuivis pour «complicité d’homicide volontaire» et «coups et blessures volontaires».
Dans les détails, la justice leur reproche « leur participation au Conseil extraordinaire des ministres du 29 octobre 2014, au cours duquel ils ont décidé de faire appel à l’armée pour réprimer les manifestants contre la modification de la constitution ». « Au cours de ce Conseil des ministres, il a été décidé de prendre une réquisition complémentaire spéciale faisant appel à l’armée pour maintenir l’ordre avec usage d’armes à feu », avait expliqué le parquet en février dernier.
Après 27 ans au pouvoir, Blaise Compaoré avait tenté de modifier la Constitution en 2013 pour briguer un cinquième mandat. Cette tentative avait marqué le début du soulèvement populaire, fatal à son régime.
Selon les chiffres officiels, 33 personnes ont été tuées lors de ces soulèvements. Mais le gouvernement déchu de Compaoré est poursuivi pour une autre affaire de complicité présumée d’assassinat de «sept manifestants» à Ouagadougou et pour 82 personnes blessées.