Dans un discours prononcé ce dimanche dans la banlieue de Port Elizabeth, en Afrique du Sud, le vice-président, Cyril Ramaphosa est revenu sur les scandales de corruption qui secouent le sommet de l’Etat sud-africain, exigeant la mise en place d’une commission d’enquête, sur les allégations de corruption impliquant entre autres, le chef de l’Etat, Jacob Zuma.
«Nous devons être honnêtes et assez courageux, pour affronter la corruption au sommet de l’Etat. Je soutiens la mise en place d’une commission d’enquête», a lancé Ramaphosa, lors d’un hommage à l’icône anti-apartheid, Chris Hani assassiné en 1993.
Cyril Ramaphosa fait directement référence aux recommandations de Thuli Madonsela, l’ex-médiatrice de la République sud-africaine, qui, dans un rapport explosif en novembre 2016, avait évoqué de forts soupçons de collusions entre le président Jacob Zuma et une richissime famille d’homme d’affaires, les Gupta. Elle avait recommandé la mise en place d’une commission d’enquête, un avis pour le moment resté lettre morte.
« Nous devons être prêts à parler de ces choses de manière transparente et honnête comme l’ont fait nos prédécesseurs. Si l’ANC ne résout pas ces problèmes, nous pouvons être sûrs que notre soutien électoral va continuer à diminuer », a poursuivi M. Ramaphosa.
Une perte de vitesse du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994, qui se fait déjà sentir. La plus récente illustration est son fort recul lors des élections municipales d’août 2016, avec moins de 54% des voix au niveau national, le plus faible score de son histoire. Il n’est d’ailleurs plus majoritaire dans quatre des six plus grandes métropoles du pays. Il le principal coupable de ce recul, selon plusieurs observateurs, n’est autre que le président Jacob Zuma, embourbé dans plusieurs scandales de corruption.
En mars, un remaniement ministériel controversé où il avait promu nombre de ses fidèles, avait semé la division au sein de l’ANC et entraîné une série de manifestations pour appeler à sa démission.