La Cour pénale internationale (CPI) pourrait ouvrir une enquête, pour faire la lumière sur les crimes commis contre les migrants en Libye, a annoncé ce lundi, la procureure générale de la Cour, la Gambienne Fatou Bensouda.
«Des milliers de migrants, dont des femmes et des enfants, sont retenus dans des centres de détention en Libye où les crimes, y compris des meurtres, viols et actes de torture, sont présumés monnaie courante», a rappelé ce lundi, la procureure Mme Bensouda, devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
L’ancienne avocate gambienne s’est dite par ailleurs, «consternée par les informations crédibles selon lesquelles la Libye est devenue un marché pour le trafic d’êtres humains».
« La CPI est en train de collecter des éléments sur ces crimes présumés (…) Nous examinons soigneusement la possibilité d’ouvrir une enquête sur les crimes liés aux migrants en Libye, si ces cas s’avèrent relever de la compétence du tribunal », a ajouté la procureure Bensouda.
Enfin, Fatou Bensouda a mis en garde contre les liens entre la traite humaine, le développement du crime organisé et celui des réseaux terroristes dans ce pays, où la situation sécuritaire se dégrade considérablement, ces dernières années.
Les passeurs de migrants clandestins profitent du chaos qui règne en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. La plupart des départs de migrants ont lieu depuis l’ouest du pays, à destination de l’Italie qui se trouve à 300 kilomètres de là.
Le nombre de migrants ayant quitté la Libye pour l’Europe a augmenté de près de 50% cette année, par rapport aux premiers mois de 2016. Hier 8 mai, les agences de l’ONU ont encore signalé la mort de onze migrants et la disparition de près de 200 personnes en mer, après le naufrage de deux bateaux au large du pays.