Les enseignants en Guinée-Bissau, ont entamé ce lundi, une nouvelle grève de dix jours, pour réclamer le paiement d’arriérés de salaires et le recrutement dans la fonction publique de personnels contractuels.
Toutes les écoles primaires et secondaires publiques du pays étaient donc fermées ce lundi, à l’appel du Syndicat national des professeurs (SINAPROF) et du Syndicat démocratique des enseignants (SINEDEPROF), les plus représentatifs dans l’enseignement.
Les enseignants réclament l’embauche de leurs collègues contractuels non encore intégrés dans la fonction publique, le paiement d’arriérés de salaires et des primes au titre des années 2015 et 2016, et de meilleures conditions de travail.
«Nous ne voyons aucun signe de bonne volonté de la part des autorités», a déploré Bighoma Duarte Sanha, président de la commission de grève mise en place par les syndicats. Les syndicats des enseignants avaient lancé pour les mêmes motifs, trois vagues de grève entre septembre et novembre.
De leur côté, les autorités du pays affirment qu’elles sont en train de travailler sur les revendications des enseignants, et que les choses évoluerons dans la limite des conditions budgétaires du pays. «Les revendications seront satisfaites graduellement et en fonction de la situation financière du pays», a déclaré le ministre de l’Education, Sandji Fati faisant état de la tenue demain mercredi, d’une rencontre entre les syndicats et le gouvernement.
Selon un rapport de l’Institut national pour le développement de l’éducation, depuis une vingtaine d’années, les programmes des écoles primaires et secondaires ne sont traités qu’à environ 30 %, à cause notamment des grèves à répétition du corps enseignant.
Un rapport de l’UNESCO publié en novembre 2016, révèle également que le niveau de l’enseignement et de la scolarisation en Guinée-Bissau est particulièrement bas, en raison de l’instabilité chronique que connait le pays depuis 40 ans.
En Guinée-Bissau «45 % des enfants en âge d’être scolarisés, sont en dehors de l’école», a déploré l’UNESCO dans son rapport, ajoutant que l’éducation n’est pas une priorité dans ce pays, où la part du budget consacrée à ce secteur, est deux fois inférieure à celle des pays de niveau de richesse comparable. En 2013 par exemple, le gouvernement de Bissau n’avait alloué que 13% de son budget au secteur éducatif, ajoute le rapporte de l’UNESCO.