Les Nations Unies ont dénoncé ce jeudi, les agissements du groupe terroriste Boko Haram au Nigeria, qui obstruent les efforts d’assistance humanitaire à près de 1,8 million de personnes, qui sont au bord de la famine dans le nord-est du pays.
Au total, plus de 20 millions de personnes vivant dans des zones frappées par la sécheresse au Nigeria, au Soudan du Sud, en Somalie et au Yémen, souffrent de famine ou risquent très fortement d’en souffrir dans ce qui apparaît comme « la pire crise que nous ayons vue depuis 50 ans », souligne l’ONU.
«Alors que toutes ces zones sont en difficulté, le nord-est du Nigeria est celle qui nous perturbe le plus», a expliqué lors d’un point de presse, Denise Brown, coordonnatrice des situations d’urgence au sein du Programme alimentaire mondial (PAM).
Selon elle, le PAM arrive à faire parvenir un peu d’aide à 1,2 million de personnes «au bord du gouffre» de la famine au Nigeria, mais le PAM «a désespérément besoin de fonds» supplémantaires. «Il reste 600.000 autres personnes menacées, mais inatteignables près des frontières avec le Niger et le Tchad, à cause du conflit en cours» et les frappes du groupe Boko Haram, déplore Mme. Brown.
«Ce n’est pas seulement une question de camions bloqués à la frontière. Boko Haram s’est répandu entre ces pays ; nous avons vu des centaines de milliers de personnes déplacées de zones frontalières au Niger, au Tchad et au Cameroun, et des millions du Nigeria (…). C’est devenu un énorme défi régional», ajoute-t-elle.
Pour éloigner le spectre de la famine au Nigeria, le PAM a besoin de 230 millions de dollars de mai à octobre 2017. Une situation à laquelle le programme n’était pas préparé, a reconnue Mme. Brown.
Le Nigeria était quand même «un pays aux revenus moyens, le pays le plus riche d’Afrique», argue-t-elle. « …Nous y sommes allés pour la première fois il y a un an. Nous ne nous attendions pas au niveau de souffrance humaine que nous y avons découvert».