Quatre Sénégalais, dont trois jeunes femmes, ont été arrêtées à Dakar pour outrage au président Macky Sall, déclenchant une vive polémique dans le pays.
Ils sont accusés d’avoir partagé sur les réseaux sociaux, notamment dans des groupes de discussion sur Whatsapp, un photomontage mettant en scène un homme nu, les jambes écartées et le sexe apparent, avec le visage du président de la République.
Alertée suite à la diffusion de cette image en fin de semaine dernière, la gendarmerie a arrêté ces quatre individus entre le vendredi 26 et le lundi 29 mai, à Dakar et à Tivaouane.
Leur arrestation a rapidement enflammé les réseaux sociaux, certains dénonçant une atteinte grave à la liberté d’expression au Sénégal.
Mais Selon une source proche de l’enquête, les accusés, trois jeunes femmes et un jeune homme, tous dans la trentaine, n’ont pas été arrêtés pour caricature mais pour outrage au chef de l’État.
«Il ne s’agit pas d’une simple caricature, mais de la diffusion d’une image obscène et outrageante pour le chef de l’État, ce qui est puni par la loi », a déclaré la source sécuritaire sous couvert de l’anonymat.
Et d’ajouter que «les gens ne sont jamais arrêtés parce qu’ils caricaturent le président. Cela arrive tous les jours dans la presse sans que personne ne soit interpellé. Là, c’est tout à fait différent ».
Le service de messagerie Mobile, WhatsApp, a connu un essor fulgurant en Afrique ces dernières années, avec des millions d’utilisateurs, devançant même le premier réseau social, Facebook.
La plateforme, devenue un véritable lieu d’échanges et d’expression des populations, fait l’objet depuis un moment, d’un contrôle des pouvoir publics, qui n’hésitent pas à infiltrer les groupes de discussions, pour avoir un regard sur ce qui s’y déroule.