Plus d’une dizaine de promoteurs financiers comparaissaient ce mardi à Cotonou, au Bénin, pour « association de malfaiteurs, escroquerie par appel au public, exercice illégal d’activités bancaires et microfinances, complicité d’escroquerie avec appel au public, recel, corruption et complicité d’exercice illégal des activités bancaires».
Il s’agit d’une affaire de placement d’argent avec promesse de remboursement à court terme à des taux mirobolants, qui a éclaté en 2010 dans le pays.
Des structures « financières illégales» offraient des services d’épargne aux clients, et leur proposait des prêts remboursables à court terme. Et c’est le taux très attrayant de l’offre, qui séduisait ces clients. Plusieurs Béninois ont donc investit leurs économies dans ce réseau, avant de se rendre compte de la supercherie.
Selon un bilan dressé en décembre 2015 par le gouvernement béninois, 204 structures impliquées dans ce trafic, ont pu mobiliser plus de 161 milliards de francs CFA auprès de 151.917 déposants, à qui un solde de 98 milliards de francs CFA est dû à ce jour.
Une commission mise sur pied par l’ancien gouvernement béninois avait opéré des saisies et des ventes aux enchères de biens appartenant aux responsables des structures incriminées. L’opération a permis de récupérer quelques centaines de millions de francs CFA qui ont été consignées au trésor public et au greffe du tribunal de première instance de Cotonou.
Parmi les accusés, figure Guy Akplogan, le patron d’ICC services, en détention déjà depuis 7 ans. Son entreprise fut la plus influente des structures illégales de collecte d’épargne et de placement de fonds, ayant opéré au Bénin de 2006 à 2010.
Selon un avocat, les prévenus encourent des peines allant de 5 ans d’emprisonnement à la perpétuité. Le procès reprend demain jeudi.