Le Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville, le plus grand hôpital public du Congo, est paralysé depuis le 1er août, par une grève illimitée de ses salariés, dans ce pays pétrolier en crise et dont la dette explose.
Le mouvement d’humeur avait été lancé à travers une note interne de l’hôpital, annonçant « une grève illimitée des travailleurs, avec service minimum,… face à l’indifférence et au mépris » des autorités du pays vis-à-vis de leurs revendications.
« Nous revendiquons notamment deux mois d’arriérés de salaires, puis ce que nous appelons l’aide sociale, c’est-à-dire les indemnités de fin de carrière, les allocations familiales », a expliqué à la presse, le Dr Albert Ngatsé-Oko, de l’Intersyndicale des travailleurs du CHU à l’origine de la grève.
Le CHU de Brazzaville fonctionne donc au ralenti depuis 72 heures déjà, et les patiens s’entassent dans les couloirs des urgences, les moins chanceux rendent l’âme, malgré le service minimum qui est assuré.
Établissement public de 700 lits et opérationnel depuis 1987, le CHU de Brazzaville fait face à des dysfonctionnements épinglés en juillet dernier, dans un rapport du Cabinet d’audit de conseil et de gestion (CACOGES). Selon cette étude, plus de 90% de la subvention trimestrielle (1,5 milliard de FCFA) accordée par l’État, étaient consacrés à des « dépenses contre-productives ».
La dette publique du Congo-Brazzaville a atteint 77% de son PIB, selon les chiffres des autorités locales, alors des informations situent plutôt cette dette autour de 120%. Pays pétrolier de 4,5 millions d’habitants, le Congo-Brazzaville a subi la chute des prix du baril, comme ses voisins, le Gabon et Guinée équatoriale notamment.