Une épidémie de choléra frappe actuellement le nord du Nigeria, où 14 décès ont déjà été enregistrés sur 186 cas infectés, a annoncé ce week-end dans un communiqué, le ministère nigérian de la santé.
Selon le ministère, la plupart des cas suspects et des décès sont localisés à Muna Garage, un camp de déplacés en périphérie de Maiduguri, la capitale du Borno, épicentre de l’insurrection jihadiste de Boko Haram. Les autres victimes proviennent de quartiers voisins.
« Des mesures d’assainissement et de sensibilisation ont été prises par les autorités sanitaires et les ONG présentes sur place pour prévenir d’éventuels nouveaux cas », indique le communiqué. Au nombre de ces mesures, apprend-t-on du ministère, l’on note « l’amélioration de l’assainissement, la purification de l’eau et l’installation de latrines supplémentaires pour empêcher de nouveaux cas ».
Du côté de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’on suit de près la situation du choléra dans cette zone du Nigeria, qui devient « inquiétante ». Selon l’organisme onusien, « les sujets potentiels d’inquiétude pour cette flambée du choléra, ont trait à la saison des pluies en cours, aux défis rencontrés par l’État au niveau de ses moyens pour gérer la flambée et aux frontières communes avec 5 autres États, ainsi que la République du Bénin ».
La population à Maiduguri a doublé depuis le début des conflits il y a huit ans, passant à plus de deux millions d’habitants, avec l’afflux de déplacés venus de tout l’Etat du Borno, qui fuyaient les exactions des insurgés.
L’insurrection a fait au total plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés dans le nord-est, dont beaucoup s’entassent dans des camps, victimes d’insécurité alimentaire et de maladies comme le paludisme.