La connexion internet et les services 3G ont été rétablis ce dimanche au Togo, après six jours de coupure, en raison des manifestations de l’opposition qui réclamait des réformes constitutionnelles.
Cette coupure intervenait à la veille d’une grande manifestation de 48 heures d’une coalition de 14 partis d’opposition, pour réclamer des réformes et le départ du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 12 ans, après avoir succédé à son père.
Les Togolais avaient massivement répondu à l’appel, malgré les violentes répressions signalées et l’arrestation de plus d’une centaine de contestataires, selon l’opposition.
Dans un entretien en fin de semaine dernière, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo s’est aussi prononcé sur l’impasse politique actuelle au Togo, invitant le président Faure Gnassingbé à entendre la voix de son peuple, et instaurer une limite du nombre de mandats présidentiels dans la Constitution.
«Je crois qu’il (Gnassingbé) devrait mettre en place une nouvelle constitution qui contiendrait une limite du nombre de mandats durant lesquels quelqu’un peut être président, et qu’il devrait la respecter», a déclaré Obansanjo, condamnant par la même occasion, la répression par les forces de l’ordre, des mouvements de contestation pacifique de l’opposition au Togo.
De son côté, l’ex-président ghanéen, John Rawling a condamné la répression des manifestations politique au Togo, estimant qu’«il doit y avoir un effort concis pour indiquer à quel point les habitants du Togo ont répondu et agité pacifiquement pour leur droit politique». «Nous devons respecter leur processus visant à faire entendre leur cause, surtout parce qu’il se caractérise par la non-violence», a-t-il suggéré.
Le 5 septembre dernier, à la veille de la grande manifestation de l’opposition, le gouvernent togolais a adopté en conseil des ministres, un avant-projet de loi, portant révision constitutionnelle, notamment les articles relatifs à la limitation du mandat présidentiel et au mode de scrutin à deux tours. Une «manœuvre dilatoire», selon l’opposition, qui dit ne rien en espérer.
Demain 12 septembre, l’Assemblée nationale togolaise est convoquée pour une session extraordinaire, avec un agenda déjà établi. Cette session n’est pas directement liée à l’avant-projet de loi de révision de la Constitution.
Mais au vu du contexte tendu actuellement au Togo, « les Nations unies préconisent d’inscrire rapidement ce sujet dans l’agenda du Parlement», a suggéré vendredi, Mohammed Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Afrique de l’Ouest, à l’issue d’une audience avec le président Faure Gnassingbé.