Le promoteur du rythme musical ivoirien «coupé-décalé», Don Mike le Gourou, est décédé dimanche dernier à Abidjan à l’âge de 51 ans, après une longue maladie, a annoncé hier lundi, sa famille.
De son vrai nom Philippe Michel Siéhi Iro, «Don Mike le Gourou» est «décédé dans une clinique» de la capitale économique ivoirienne. «Il souffrait d’un cancer des poumons», a confié l’un de ses proches.
Manager de boîte de nuit et promoteur de spectacles, il a beaucoup contribué à rendre populaire le coupé-décalé. «Maître des nuits abidjanaises», il a aussi créé à travers le coupé-décalé, la «prodada » et la «comporta» (action de faire le malin ou de se pavaner), des concepts devenus populaires en Côte d’Ivoire et dans plusieurs capitales africaines.
«Don Mike le Gourou» a même sorti un tube, resté longtemps numéro un des hit-parades, la «Prudencia» (l’action d’être prudent en raison du contexte socio-politique de l’époque dans son pays natal).
La Côte d’Ivoire a connu une décennie de crise politico-militaire (2002-2011), qui a coupé le pays en deux: un Nord rebelle et un Sud loyaliste.
Le coupé-décalé, musique au rythme endiablé utilisant souvent des sons électroniques, est né en 2003 dans les boîtes de nuit d’Abidjan puis s’est disséminé dans toute l’Afrique. Il conquit l’Europe et les Etats-Unis, notamment grâce aux sportifs qui ont popularisé certains pas de danse.
Une des légendes autour du genre veut que l’expression provienne des arnaques ivoiriennes: «On coupe (on arnaque), on décale (on s’enfuit ou disparaît)», explique Usher Aliman, auteur de «Douk Saga, l’histoire interdite du coupé-décalé». D’autres affirment que le nom est inspiré d’une danse traditionnelle ivoirienne.