Les universités publiques des deux régions anglophones (nord-ouest et sud-ouest) du Cameroun, pays majoritairement francophone, devront encore attendre, avant de faire leur rentrée académique 2017-2018.
Initialement prévue pour le 26 septembre, la reprise des cours a été reportée sine die dans ces zones, alors que le calendrier demeure inchangé dans les autres universités du pays, a indiqué lundi le cabinet du Premier ministre dans un communiqué.
Selon le texte du ministère, ces deux universités, celle de Buea (sud-ouest) et de Bamenda (nord-ouest), ont été autorisées à réajuster leur calendrier académique, pour respecter le taux réglementaire de couverture des programmes d’enseignement supérieur.
Les régions anglophones du Cameroun sont en proie, depuis plusieurs mois déjà, à de vives contestations qui débouchent souvent sur des affrontements violents et des arrestations.
En fin de semaine dernière, des manifestations d’indépendantistes réunissant des milliers de personnes avaient eu lieu dans les rues des régions anglophones, alors même que les autorités du Nord-Ouest avaient interdit toute manifestation. Depuis novembre 2016, la minorité anglophone, environ 20% des 22 millions de Camerounais, proteste contre ce qu’elle appelle sa marginalisation, entre autres dans l’enseignement et la magistrature.
Les séparatistes veulent proclamer symboliquement leur indépendance le 1er octobre, date de la réunification des parties anglophones et francophone du Cameroun. Après la formation d’un gouvernement, l’annonce de la création d’un groupe armé et le lancement d’une chaîne de télévision, les indépendantistes anglophones proposent sur les réseaux sociaux, un hymne national de l’Ambazonie, du nom de la république indépendantiste qu’ils veulent créer.