La Haute Cour sud-africaine a ordonné ce mercredi au président Jacob Zuma, de mettre en place d’ici un mois, une commission d’enquête sur la corruption à la tête de l’Etat.
Une injonction qui sonne comme un nouveau revers pour le président sud-africain, déjà empêtré dans une longue série de scandales de corruption.
La décision de la justice fait suite à une saisine du président Zuma afin d’obtenir l’annulation d’un rapport officiel très compromettant pour lui. Ce document met notamment en lumière l’implication d’une puissante famille d’hommes d’affaires, les Gupta, dans la gestion des affaires de l’Etat sud-africain, de la nomination de ministres aux pressions pour obtenir des contrats publics.
Dans ses conclusions, l’auteur du rapport, l’ex-médiatrice de la République Thuli Mandosela, réclamait une commission d’enquête sur le sujet, que le président a toujours refusé.
Dans son verdict de ce 13 décembre, la Haute Cour de Pretoria a donné tort au chef de l’Etat, estimant qu’il avait fait preuve d’une « grave imprudence » en réclamant l’annulation du rapport.
Le juge Dunstan Mlambo a estimé dans sa décision, que le « comportement » de Jacob Zuma « n’est pas à la hauteur » de ce qu’on attend d’un chef de l’Etat, chargé de soutenir les institutions démocratiques. L’attitude du président « s’apparente à une tentative d’entrave » au travail constitutionnel de la médiatrice, a ajouté le juge Mlambo.
Ce nouveau revers du Chef de l’Etat intervient trois jours avant la conférence du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, qui doit choisir le successeur de M. Zuma à sa tête. Ce dernier avait déjà perdu une bonne partie de ses soutiens au sein du parti, dont plusieurs cadres, qui ont réclamé sa tête à plusieurs reprises.