La récente décision du gouvernement béninois de retirer le droit de grève aux agents de la santé, aux magistrats et aux forces de sécurité, a plongé le pays dans une série de grèves illimitées, qui plombent plusieurs secteurs d’activité.
Après le personnel de Santé, de la Justice et les membres de six centrales syndicales qui observent un débrayage depuis la semaine dernière, le Front d’action des syndicats de l’Education au Bénin projette également d’entrer en grève à partir du mardi 16 janvier, pour réclamer le retrait de cette loi.
Le nouveau texte controversé, voté par l’assemblée nationale la semaine dernière, répond, selon le président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbedji, à un «devoir républicain» d’être «compatissant» envers les populations qui récoltent les plus graves préjudices pendant les mouvements de grèves dans les secteurs concernés.
Mais les intéressés sont loin de partager cet avis. Les travailleurs du secteur de la justice ont été assez clairs sur la nécessité de retirer cette loi qui, selon eux, est une «restriction des libertés». Ceux de la santé pensent que le gouvernement a «manqué à sa promesse» en se portant «complice» du vote d’une telle loi, «véritable coup de massue sur la tête des travailleurs».
Les regards sont désormais tournés vers la Cour Constitutionnelle béninoise, pour statuer sur le nouveau texte validé par les députés. Et les travailleurs comptent maintenir leurs mouvements de grève, jusqu’au «retrait pur et simple de cette loi liberticide».